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The Comparison of the Cultural Connotations of Animal Terms in Chinese and Frenc

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[a] Ma?tre-assistant, Université des Etudes Etrangères du Guangdong, Guangdong, China.

* Corresponding author.

Received 25 August 2012; accepted 3 November 2012

Abstract

Vocabulary is the most active part in a language and also the most sensitive part to the influence of the nonverbal factor. In modern linguistics, the meaning of a word is often divided into two parts: denotation and connotation. Culture, which has a great influence on the connotation, is an important factor that cannot be ignored during the formation of a word’s meaning. This essay, by taking some animals as examples, compares the differences of cultural connotation of the words which describe animals in Chinese and French. Given the common character of the animals in two cultures, there are some similarities in the connotation. However in most cases, due to different cultures, the connotations are not only different but also even opposite.

Key words: Culture; Connotation; Animals

Résumé

Parmi les éléments d’une langue, le lexique est considéré comme le plus actif et aussi le plus sensible aux facteurs extralinguistiques. Cette caractéristique du lexique rend bien compliqué le sens des mots. Nombre de chercheurs constatent la pluralité des sens possibles d’un mot.La linguistique moderne oppose souvent la dénotation à la connotation. La culture, par son impact sur la langue, joue un r?le important dans la formation du sens extralinguistique, à savoir la connotation. Nous essayons d’analyser et comparer dans le présent article les connotations culturelles des noms d’animaux en chinois en fran?ais. Nourries dans les deux cultures différentes, ces connotations pourraient être similaires, différentes même opposées.

Mots-clés: Culture; Connotation; Animaux

L? Jiqun (2012). The comparison of the cultural connotations of animal terms in chinese and french. Canadian Social Science, 8(6), -0. Available from: /index.php/css/article/view/j.css.1923669720120806.1823

DOI: /10.3968/j.css.1923669720120806.1823.

INTRODUCTION

Dans une langue, le lexique est considéré comme l’élément le plus actif et aussi le plus sensible aux facteurs extralinguistiques. Cette caractéristique du lexique rend bien compliqué le sens des mots lequel occupe une place prédominante aussi bien dans l’apprentissage d’une langue étrangère que dans la traduction. Ainsi les recherches sur le sens sont-elles aussi enrichissantes qu’intéressantes. Tzvetan Todorov a indiqué plusieurs niveaux d’analyse de sens en fonction du degré de codage: codage linguistique, codage personnel et codage culturel (BAYLON & FABRE, 1979, p. 114). Sa distinction met en lumière les deux parties du sens d’un mot: sens linguistique et sens extralinguistique. Tandis que la linguistique moderne oppose souvent la dénotation à la connotation ou le sens linguistique au sens extralinguistique. La culture, par sa vaste influence sur la langue, joue un r?le important dans la formation du sens extralinguistique.

La faune et l’humanité entretiennent depuis longtemps une relation étroite, ce qui fait que celle-ci dispose d’un riche vocabulaire sur celle-là. Il faut cependant reconna?tre que la plupart des mots dans ce vocabulaire sont dotés des sens autres que leur sens original, c’est-à-dire le sens linguistique ou la dénotation. En effet, à force de c?toyer l’homme, les animaux ont acquis des connotations culturelles liées à leurs propres caractères ou à des facteurs culturels.

1. Origines des connotations culturelles des noms d’animaux

1.1 Les Animaux en Eux-Mêmes et les Expériences de L’homme

Nous pourrions aisément constater que les connotations d’un nom sont plus ou moins liées à certaines caractéristiques de l’animal qu’il désigne. Les connotations basées sur ces caractéristiques sont souvent similaires dans les langues différentes. Par exemple, le singe représente l’agilité aussi bien en chinois qu’en fran?ais, tandis que le b?uf, avec son assiduité au travail, sert souvent à désigner les personnes qui travaillent beaucoup mais sans aucune plainte.

Les caractéristiques des animaux eux-mêmes font approcher les connotations en chinois et en fran?ais, mais des divergences peuvent aussi se produire. Prenons l’exemple du mot ours. Pour les Chinois, les ours donnent souvent l’impression d’être maladroits et bêtes du fait qu’ils sont physiquement grands et robustes. Aussi, en chinois, les expressions pourvues du mot ours sont souvent utilisées pour qualifier les personnes qui ne sont ni intelligentes ni habiles ni compétentes ou les situations défavorables. Nous avons des expressions comme 《熊包》 (xióng bāo, traduction libre: propre-à-rien) 《熊样》 (xióng yàng, traduction littérale: l’air de l’ours; traduction libre: l’air imbécile) 《熊市》 (xióng shì, traduction libre: la Bourse faible) etc.. Alors que dans la culture fran?aise, l’ours a aussi la triste réputation d’être pataud, mais il sert surtout à désigner les personnes misanthropes qui fuient le monde. Evidemment, les Fran?ais s’intéressent davantage au comportement de cet animal, tandis que les Chinois, à leur physique. De ce fait, les perspectives dans lesquelles on porte les jugements constituent aussi un élément important dans la formation des connotations des animaux.

1.2 Les ?léments Culturels

1.2.1 Les Mythologies et les Légendes

En Occident, quand on parle de la mythologie, il s’agit souvent de la mythologie gréco-romaine et même essentiellement de la mythologie grecque. En effet celle-ci constitue dans une grande mesure la base de la civilisation occidentale. Quant aux animaux, ils y jouent souvent des r?les importants, car ils sont soit les incarnations des dieux, soit leurs compagnons intimes ou leurs montures privilégiées ayant une forte personnalité.

2. connotations culturelles des noms d’animaux en chinois et en fran?ais

2.1 Les Connotations Similaires

Les connotations culturelles des noms d’animaux se forment des fa?ons différentes, ce qui peut être expliqué par la multitude des origines des connotations. Cependant, sous l’universalité humaine, les connotations des noms d’animaux sont susceptibles de co?ncider en fran?ais et en chinois, tels que le cas du loup, du mouton et du renard.

Loup

Dans les deux cultures, le loup est considéré comme un animal méchant. En chinois, nous pouvons trouver aisément des expressions prouvant et renfor?ant cette image du 狼: 恶狼 (è láng, loup méchant), 狼心狗肺 (láng xīn g?u fèi, traduction libre: être cruel comme le loup et vorace comme le chien), 狼子野心 (láng z? yě xīn, traduction libre: une nature de louveteau sauvage et une ambition sans limite), 豺狼 (cái láng, traduction littérale: chacal et loup; traduction libre: personne méchante et cruelle) etc.. Quant au fran?ais, on y trouve de nombreuses expressions conformes à cette image du loup: faire entrer le loup dans la bergerie veut dire ?introduire dans un groupe quelqu’un dont on ignore qu’il peut nuire?; l’homme est un loup pour l’homme se dit que l’homme est sans pitié; on crie toujours le loup plus grand qu’il n’est se dit lorsqu’on exagère l’importance du péril.

En plus de la férocité et de la méchanceté, et du danger que ces caractères peuvent apporter, le loup a également la triste réputation d’être vorace. La voracité se manifeste déjà dans des expressions: une faim de loup équivalant à l’expression ?une grande faim?; la faim fait sortir le loup du bois; manger comme un loup qui signifie ?dévorer ses nourritures?. Cette dernière expression a son équivalent en chinois 狼吞虎咽 (láng tūn hǔ yàn, traduction littérale: avaler comme les loups et les tigres, traduction libre: manger très vite), il est ainsi évident que cette connotation en fran?ais n’est pas absente en chinois. Au contraire, on en profite bien en associant le mot狼 au mot色 (sè) signifiant la beauté féminine pour désigner des coureurs de filles. Concernant la voracité du loup, ce qui est intéressant à signaler c’est que le mot loup en fran?ais sert aussi de nom courant de plusieurs poissons (notamment le bar) connus pour leur voracité.

Renard

Le renard représente la ruse aussi bien dans la culture chinoise que dans la culture fran?aise. En fran?ais, ce stéréotype fait même partie de la définition du mot renard. Dans le dictionnaire Hachette de la langue fran?aise, il est dit: 0ZW1Db3VudAIlFkpmD2QWBGYPFQEAZAIBDxYCHwECARYCZg9kFgJmDxUEAAxjc3NjMjAxMjA2MDFJVGhlIEJyZWFrdGhyb3VnaCBvbiB0aGUgTGVnYWxpdHkgUGxpZ2h0IG9mIEVudmlyb25tZW50YWwgQ29udHJvbCBpbiBDaGluYUlUaGUgQnJlYWt0aHJvdWdoIG9uIHRoZSBMZWdhbGl0eSBQbGlnaHQgb2YgRW52aXJvbm1lbnRhbCBDb250cm9sIGluIENoaW5hZAIBD2QWBGYPFQEAZAIBDxYCHwECARYCZg9kFgJmDxUEAAxjc3NjMjAxMjA2MDJIU3RydWN0dXJhbCBSZXZpZXcgb2YgUmVudCBHb3Zlcm5tZW50IGFuZCBJdHMgRWZmZWN0IG9uIERlbW9jcmFjeSBQcm9jZXNzSFN0cnVjdHVyYWwgUmV2aWV3IG9mIFJlbnQgR292ZXJubWVudCBhbmQgSXRzIEVmZmVjdCBvbiBEZW1vY3JhY3kgUHJvY2Vzc2QCAg9kFgRmDxUBAGQCAQ8WAh8BAgEWAmYPZBYCZg8VBAAMY3NzYzIwMTIwNjAzeFByb3Zpc2lvbiBhbmQgVXNhZ2Ugb2YgTWVkaWNhbCBTZXJ2aWNlcyBieSBDb21tdW5pdHkgUGhhcm1hY3k6IEEgQ29tcGFyYXRpdmUgU3R1ZHkgb2YgTmV3IFlvcmssIE1hY2FvIGFuZCBaaHVoYWkgKENoaW5hKXhQcm92aXNpb24gYW5kIFVzYWdlIG9mIE1lZGljYWwgU2VydmljZXMgYnkgQ29tbXVuaXR5IFBoYXJtYWN5OiBBIENvbXBhcmF0aXZlIFN0dWR5IG9mIE5ldyBZb3JrLCBNYWNhbyBhbmQgWmh1aGFpIChDaGluYSlkAgMPZBYEZg8VAQBkAgEPFgIfAQIBFgJmD2QWAmYPFQQADGNzc2MyMDEyMDYwNENEaXNjdXNzaW9uIG9uIHRoZSBEZW1vY3JhdGljIFZhbHVlIE9yaWVudGF0aW9uIG9mIEludGVybmF0aW9uYWwgTGF3Q0Rpc2N1c3Npb24gb24gdGhlIERlbW9jcmF0aWMgVmFsdWUgT3JpZW50YXRpb24gb2YgSW50ZXJuYXRpb25hbCBMYXdkAgQPZBYEZg8VAQBkAgEPFgIfAQIBFgJmD2QWAmYPFQQADGNzc2MyMDEyMDYwNZIBRnVuY3Rpb25zIG9mIENvdXJ0cm9vbSBSZXNwb25zZXMgaW4gQ29nbml0aXZlIENvbnRleHQgQ29uc3RydWN0aW9uIGFuZCB0aGUgUmVhbGl6YXRpb24gb2YgTGl0aWdhbnRz4oCZIENvbW11bmljYXRpdmUgQWltcyBpbiBDaGluZXNlIENvdXJ0IEhlYXJpbmeSAUZ1bmN0aW9ucyBvZiBDb3VydHJvb20gUmVzcG9uc2VzIGluIENvZ25pdGl2ZSBDb250ZXh0IENvbnN0cnVjdGlvbiBhbmQgdGhlIFJlYWxpemF0aW9uIG9mIExpdGlnYW50c+KAmSBDb21tdW5pY2F0aXZlIEFpbXMgaW4gQ2hpbmVzZSBDb3VydCBIZWFyaW5nZAIFD2QWBGYPFQEAZAIBDxYCHwECARYCZg9kFgJmDxUEAAxle renard est dit rusé, il est surtout prudent et beaucoup plus intelligent que le loup. On dit fréquemment être rusé comme un renard ou être un fin renard. La ruse du renard est souvent associée à l’intelligence, ce qu’on peut constater dans les expressions suivantes: faire comme le renard et les raisins désignant les personnes qui dévalorisent l’objet qu’ils n’ont pas; se confessser au renard signifiant découvrir son secret à un homme qui a intérêt à en abuser; le renard prêche aux poules qui se dit en parlant d’une personne habile, ou un bon renard ne mange pas les poules de son voisin pour dire qu’un homme habile évite de se montrer tel qu’il est à ses connaissances. L’intelligence permet aussi au renard de tromper les autres et d’en tirer profit de fa?on intelligente. La fable ?le Renard et le Corbeau? en est une preuve.

Dans la culture chinoise, il n’y a pas de mythologie aussi bien structurée. Par contre, on a une riche collection de mythes relativement dispersés. D’ailleurs nous avons quantité de légendes populaires transmises de génération en génération. Notre trésor de légendes est d’autant plus riche qu’une cinquantaine de minorités coexistent en Chine dont chacune possède les siennes. Les Chinois préfèrent agir ou s’exprimer de fa?on moins directe. Dans ces légendes, on anthropomorphise souvent les animaux pour qu’ils puissent agir au gré des êtres humains. Du fait que les Chinois prêtent une grande attention à la morale et aiment distinguer les bienfaiteurs des malfaiteurs, les images des animaux dans ces légendes sont par conséquent assez distinctives.

1.2.2 Les ?uvres Littéraires

Parlant des images des animaux, les Fran?ais pensent d’abord aux Fables de la Fontaine. Cette ?uvre influence depuis deux siècles les pensées des Fran?ais, notamment sur les images des animaux qu’ils se font. Les fables telles que Le Loup et l’Agneau, la Cigale et la Fourmi, le Lièvre et la Tortue, la Colombe et la Fourmi sont bien familières de la plupart des Fran?ais. En plus, beaucoup d’expressions tirées de ces fables sont utilisées comme proverbes, dictons ou maximes. Les proverbes tels que La raison du plus fort est toujours la meilleure (le Loup et l’Agneau) ou Rien ne sert de courir il faut partir à point (le Lièvre et la Tortue) ont des significations connues par tout le monde, à tel point que lorsqu’ils sont employés dans les articles, le vouloir-dire de l’auteur crève les yeux.

1.3 L’élément Linguistique: L’homonymie

Les homonymes sont des mots qui ont la même prononciation, mais dont le sens est différent. L’homonymie existe aussi bien en fran?ais qu’en chinois.

Les Fran?ais ont une faiblesse pour les jeux de mots. Basés dans la plupart des cas sur les homonymes, les jeux de mot permettent au locuteur de s’exprimer de fa?on plus discrète mais souvent humoristique. Mais en ce qui concerne notre sujet, à savoir l’influence des jeux de mots sur la formation des connotations des mots d’animaux, l’usage de l’homonymie semble peu fréquent. Dans le cadre de notre recherche, nous n’avons trouvé que deux expressions de ce genre: donner un ?uf pour avoir un b?uf; Qui vole un ?uf vole un b?uf. Mais à l’évidence, il s’agit ici plut?t des rimes entre deux mots que des connotations du terme b?uf.

Par contre, en chinois, l’homonymie fait souvent l’objet des jeux de mots à la chinoise. Gr?ce à la prononciation de leur nom, certains animaux, en dépit de leur physique peu plaisant, jouissent d’une faveur auprès des Chinois. Un de ces bénificaire est 蝙蝠 (biān fú, chauve-souris). Comme ce nom comprend le mot 蝠 (fú) dont la prononciation fait penser au mot 福 (fú, bonheur), cet animal est ainsi considéré comme un signe de porte-bonheur. Sans aucun doute, il existe également des ?victimes? de cette superstition, dont le plus grand innocent est le mot 鸡 (jī, poule). A cause de la prononciation de son nom identique à celle de 妓 (jì, prostituée), cet animal est considérément déshonoré. Bien que cela ne l’empêche pas d’être encore un plat préféré, son nom évoque souvent la prostitution, à tel point que lorsqu’on fait deviner aux Chinois le sens de l’expression fran?aise se coucher comme les poules qui veut dire se coucher t?t, la plupart des gens comprennent comme coucher avec les prostitués.

Les connotations du nom de chien dans une langue causeront quelquefois les malentendus dans la langue opposée. Par exemple, l’expression fran?aise avoir du chien est destinée à qualifier une personne ayant vraiment du charme et un port attrayant, alors que les Chinois, dominés par l’idée que le chien représente la servitude, la comprendraient probablement comme avoir de la servitude. Le même cas peut se produire lorsqu’ils interprètent la phrase elle est vraiment une chienne qui désigne en réalité une femme très facile avec les hommes justement comme les chiens.

Serpent

Le serpent porte de nombreuses connotations aussi bien dans la culture chinoise que dans la culture fran?aise, mais la plupart de ces connotations sont péjoratives. Dans le Dictionaire Alphabétique et Analogique de la Langue Fran?aise, il est écrit: par métaphore et figure, le serpent désigne une personne méchante, perfide, ou une action ou parole trompeuse et tortueuse. Plusieurs expressions l’attestent, telles que serpent sous les fleurs désignant le danger caché ou tuer le serpent dans l’oeuf qui signifie faire dispara?tre le mal avant qu’il ne se produise. La même interprétation peut se tirer des expressions chinoises comme 蛇蝎心肠 (shé xiē xīn cháng) signifiant avoir un c?ur de vipère ou de scorpion ou 美女蛇 (m?i nü shé) servant à qualifier les femmes perfides. Ces préjugés défavorables sont proba blement liés à l’impression que laisse cet animal: empoisonnement, glissement imperceptible, contact froid, regard fascinant et son venin, qui font de cet animal soit le symbole du mal, soit une menace surgie du fond le plus obscur de la nature. Cependant, ces préjugés peuvent se lier aussi à d’autres facteurs moins ?objectifs? mais plut?t culturels, par lesquels nous pourrions trouver des différences significatives dans les similarités.

Dans la Genèse, le serpent est symbole de vie et de mort, principe spirituel et puissance des ténèbres, il incita Eve à manger le fruit de l’arbre de la science du bien et du mal. Il est donc considéré comme démon et tentateur dans la Genèse. Et dans le Nouveau Testament, ?l’antique serpent est identifié au diable et il devient dans la symbolique chrétienne l’incarnation des vices, du péché ou l’instrument du ch?timent des damnés? (Aziza, Olivieri & Sctric, 1978, p. 166). Ces facteurs religieux pourraient influencer les représentations que les Fran?ais se font de cet animal. Mais d’un autre point de vue, le serpent détruit une sorte d’harmonie dans laquelle l’homme est inculte, mais il stimule la création d’une nouvelle forme d’harmonie, aussi, ?dans l’antiquité et dans le cadre de la tradition ésotérique, le serpent est considéré comme un facteur d’harmonie?. (ibid, p. 165). En ce qui concerne les connotations du mot serpent en chinois, la religion n’y laisse guère de traces, nombreux sont les contes et les légendes qui nous apprennent que le serpent représente le mal.

Il est indiscutable que le serpent se dote aussi des connotations positives. Dans les récits mythologiques il est souvent l’attribut des déesses. Il aquiert ainsi une signification sacrée. En chinois, le serpent est quelquefois considéré comme sacré et un signe de bonheur dans certains contextes, ce qui est d? au fait que le serpent ressemble beaucoup au dragon symbole de la nation chinoise. En outre, dans la culture chinoise le mot 蛇 [shé] est quelquefois destiné à une personne qui cherche à tout prix l’amour et le bonheur, ce qui est s?rement influencé par la légende 《白蛇传》 (Légende du Serpent Blanc). Cette fameuse légende parle d’un serpent incarné en une belle femme tombée amoureuse d’un intellectuel terrestre. Leur relation engendra de fortes contestations des autorités. Malgré cela, la femme serpent choisit de vivre avec cet homme au détriment de sa sécurité et même de sa vie.

Lapin

En tant qu’animal doux et mignon avec sa fourrure blanche, le lapin gagne de la prédilection chez l’homme. En chinois, on lui dédie un nom plein d’affection 小白兔 (xiǎo bái tù, petit lapin blanc). Un Fran?ais utilise l’expression mon petit lapin pour appeler son amour. D’ailleurs, le lapin représente dans les deux cultures la vitesse. En fran?ais, l’expression courir comme un lapin veut dire courir très vite. Du c?té chinois, le cas mérite plus d’analyses. Le mot chinois 逸 (yì) signifie s’enfuir vite, en fait ce caractère est composé de deux caractères兔 (le lapin) et 走 (z?u, courir en chinois classique et marcher en chinois moderne). De ce fait, nous pouvons tirer la conclusion que le mot lapin en chinois évoque la vitesse. Par extension, le lapin se présente sous une image énergique et dynamique, comme on dit dans l’expression静如处女, 动如脱兔 ([jìng rú ch? nǚ, dòng rú tuō tù]) servant à décrire deux états contraires d’une personne: calme et dynamique. C’est le nom lapin qu’on utilise pour symboliser le dynamisme.

Le lapin en fran?ais est aussi le symbole de la fécondité ou productivité du fait que chaque année, il est fécond pendant environ six moins. C’est ainsi qu’on utilise l’expression mère lapine pour qualifier les mères ayant beaucoup d’enfants. Mais, l’évocation du lapin à la fécondité n’est pas évidente pour les Chinois, ce qui nous permet de constater que les perspectives différentes dans lesquelles on voit le monde sont susceptibles d’être à l’origine des divergences.

2.3 Connotations Différentes

Poisson

Le 鱼 (yú, poisson) est considéré comme un bon signe par la tradition chinoise, ce qui est certainement lié à la prononciation de son nom 鱼 qui fait entendre le mot 余 (yú) signifiant abondance. Il n’est donc pas étonnant de voir souvent la présence du poisson dans les estampes par lesquels on exprime des v?ux pour l’année à venir. Au temps actuel, comme la vie s’est beaucoup améliorée et que la réalisation de cet espoir n’est plus un rêve, ce genre de peintures est en voie de disparition. Malgré cette tendance, la connotation méliorative du poisson reste toujours, tandis qu’en fran?ais, si le poisson n’a pas de significations spéciales, il ne para?t pas très apprécié. En fait nous avons trouvé que le nom de certaines espèces de poisson telles que la morue et le maquereau est lié à la prostitution qui est évidemment péjorative. Il devrait être intéressant, en étudiant l’origine de cette relation, de savoir si elle est totalement due au hasard ou si elle est fondée sur quelques raisons.

Tortue

En fran?ais, le nom tortue n’est pas riche de connotations, sauf quand elle sert à désigner les personnes agissant aussi lentement qu’elle. On dit aller (marcher) comme une tortue et avancer comme une tortue en parlant d’une personne qui?marche lentement.

En chinois, l’image de cet animal est fortement influencée par la culture. Du c?té mélioratif, la tortue est considérée comme le symbole de longévité. Ceci dit, il est totalement impoli d’exprimer ses v?ux à une personne ?gée en lui souhaitant de vivre aussi longtemps qu’une tortue, surtout lorsqu’on s’adresse à un homme, car cet animal représente souvent l’homme trompé par sa femme. D’après GUO Jinfu (1993), cette connotation remonte à la dynastie des Yuan où les autorités exigent que les parents masculins des prostituées portent une écharpe verte sur la tête (de nos jours, l’expression) 戴绿帽子 (dài lü mào zi, porter le chapeau vert) signifie être trompé par son épouse). Et la tortue, toute innocente au départ, s’y est impliquée, du fait qu’avec des algues vertes sur son dos, elle évoque facilement les hommes déshononés (p. 109). Le terme tortue sert désormais à désigner l’homme trompé par sa femme. A nos jours, à l’écoute du mot 龟 (guī, tortue), on pense plut?t à la tromperie qu’à la longévité. C’est ainsi qu’il faut éviter de désigner une personne surtout un homme par le mot 龟 bien qu’il signifie en même temps la longévité.

2.4 Connotations Opposées

Dragon

En Occident, le dragon n’est pas un animal apprécié, la définition de cet animal dans le dictionnaire Alphabétique et Analogique de la Langue Fran?ais nous a affirmé cette conclusion: animal fabuleux ayant des grilles, des ailes et une queue de serpent. Dans l’iconographie chrétienne, il est symbole du démon. En fait, dans les légendes de l’antiquité grecque et latine, le dragon est gardien d’un trésor. Il sert d’obstacle sur le chemin du héros et il est maléfique car il contribue par sa vigilance et sa férocité à perpétuer une situation injuste ou arbitraire. Ainsi, il est en quelque sorte l’incarnation du mal. Ce qui nous aide à mieux comprendre cette représentation négative, c’est une psychanalyse intéressante d’inspiration jungienne qui atteste que ?la lutte victorieuse du héros contre le dragon symboliserait le nécessaire triomphe du Moi sur les tendances négatives de l’individu. Le dragon serait aussi le mal à combattre en nous? (Aziza, Olivieri, & Sctric, 1978, p. 78).

Tandis qu’en chinois, la situation est tout à fait différente. En effet, le long (dragon) est considéré comme l’ancêtre de la nation chinoise, et les Chinois sont fiers d’être appelés 龙的传人 (lóng de chuán rén, descendants du dragon). Dans les légendes et les mythologies le long est un animal magique qui peut voler au ciel, vivre dans l’eau et contr?ler la vie terrestre. Sans doute, c’est la puissance de cet animal qui lui fait gagner un respect infini des Chinois.

Le long est l’emblème du pouvoir impérial, de l’immortalité, car les empereurs dans les temps anciens sont considérés comme真龙天子 (zhēn lóng tiān zǐ, le fils du ciel). Nous pouvons constater la relation étroite entre le dragon et l’empereur dans une série d’expressions pourvues du mot long qui désignent tout ce qui appartient à l’empereur, telles que: 龙颜 (lóng yán, mine de l’empereur), 龙体 (lóng tǐ, santé de l’empereur), 龙子 (lóng zǐ, prince), 龙舟 (lóng zhōu, bateau de l’empereur), 龙床 (lóng chuáng, lit de l’empereur), 龙孙 (lóng sūn, postérités de l’empereur) etc.. Par extension, le dragon symbolise aussi les personnes brillantes, hors d’ordinaire. Il est donc normal que les parents chinois espèrent toujours que leurs enfants peuvent devenir un dragon (望子成龙 wàng zǐ chéng lóng). Cette qualité du long pourrait aussi s’attester par la comparaison entre le long, le phénix et le b?uf 龙眼识珠,凤眼识宝,牛眼只识草 (lóng yǎn shí zhū, fèng yǎn shí bǎo, niú yǎn zhǐ shí cǎo, le dragon peut distinguer les perles, le phénix les trésors, alors que le b?uf ne conna?t que les herbes). La préférence que les Chinois accordent au long se montre aussi dans le sens symbolique de chaque partie de cet animal: le front proéminent-l’intelligence, les cornes-la longévité, les yeux-l’autorité, les pattes-la bravoure, la queue-l’habilité, les dents-la bonté et l’assiduité.

Sur les connotations du mot dragon, les différences culturelles sont assez évidentes. Ceci dit, il faut signaler qu’aujourd’hui, la culture traditionnelle chinoise est de plus en plus appréciée par les Occidentaux. Aussi, certains termes typiquement chinois, le long (dragon) par exemple, ne leur resteraient plus exotiques, il n’est pas rare que le sens connotatif de ces mots soit assimilé en même temps que leur sens dénotatif. Il faudrait prendre en considération le fait que les différences et les opposition sont relatives.

CONCLUSION

Le lexique, en tant que ?partie de la langue la plus dépendante des faits de civilisation, des rapports sociaux, de l’organisation politique...? (Picoche, 1979, p. 250), met en relief ces différences culturelles. Les différences des connotations culturelles des noms d’animaux en chinois et en fran?ais créeraient des difficultés dans la traduction des expressions ou des phrases pourvues des noms d’animaux. Nous nous proposons deux solutions possibles: soit chercher la traduction littérale qui existe en effet dans la langue cible, telle que le cas de l’expression être figé comme un coq en bois et sa traduction en chinois呆若木鸡 (daī ruò mù jī), soit recourir à l’équivalence qui, par conc?dence, comprend un nom animal, bien qu’il ne désigne pas le même être, le cas de l’expression prendre son chien comme auditeur et sa traduction en chinois 对牛弹琴 (duì niú tán qín) par exemple. Ceci dit, plus fréquents sont les cas où il est difficile de trouver une traduction à la fois littérale et équivalente ou une traduction seulement équivalente. A la vue de l’expression fran?aise un dragon de vertu, les Chinois auraient bien des difficultés de la traduire par les moyens proposés ci-dessus afin qu’elle soit dans le sens ?femme inaccessible ou qui affecte de le para?tre?, en effet, la traduction appropriée ne saurait se faire qu’au détriment des formes lexicales de départ.

REFERENCES

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